Crédit photo: RBKrecords
Nouvel Album - "The Call of a Vision"
D'abord, il y a le mouvement. Celui des ombres projetées sur un drap immaculé, lors des premières projections cinématographiques de la fin du XIXe siècle. Des visages, des figures tenant aussi bien de la magie que de l'évolution technique. Puis, celui des corps, gestes contrôlés par l'impulsion et l'influence d'une musique, d'un son, d'une mélodie, et qui invite à la danse autant qu'à la transe. Il y a tout ça chez Das Kinø: ces décharges électro-pop douces et suaves, ce chant aux mélodies entêtantes et pénétrantes. David, incarnation du trublion de la nuit, hédoniste errant que Léa, spectatrice bientôt actrice, observe dans ses déambulations. La rencontre est inévitable, chacun jouant un caractère particulier et complémentaire dans l'aventure visuelle et sonore qui, irrémédiablement, s'annonce; "The call of a Vision" devient l'essence de cette union: la vision en tant que révélation. Mais également celle, plus charnelle et émotionnelle, de l'attirance et du désir.
Puis il y a les lieux, les visages, les parfums. "Grand Royal", le hall d'un hôtel où tout est possible, où l'intimité prend racine. Ou, ouverte sur la nuit et ses illusions amoureuses et charnelles, "Ton Exil", quête éperdue d'une passion imaginaire et onirique, mais où l'hésitation conduit à la solitude. Das Kinø explore les mouvements de l'âme et de la chair, le combat inévitable entre pulsions et sensations. Alors que l'homme, fier et sûr de lui, voit ses certitudes basculer au contact d'un regard, d'une peau frôlée, d'un échange silencieux et profond. David et Léa, en quête d'une harmonie qu'eux seuls peuvent laisser éclater au grand jour;
"L'Amoral" cède la place au silence et aux interrogations.
Les nuits électriques et électroniques de Das Kinø nous amènent à nous confronter à nos propres craintes, à nos vices et vertus; mais, surtout, elles sont un formidable exutoire à la fatalité, à la routine d'un quotidien où nous perdons nos repères, alors que nos existences peuvent basculer en un battement de cil, en une seconde qui devient éternité. En accompagnant Léa dans une forme d'apprentissage de la vie, lui qui en côtoie des méandres et les excès mais, surtout, les chemins à éviter, David l'invite à se joindre à ses errances et aventures comme il nous tend la main. Le duo se métamorphose en une entité précieuse, témoin et acteur de nos tourments et de nos besoins physiques et émotionnels. Tout est possible, avec Das Kinø; même l'impensable et l'inimaginable deviennent familiers et terriblement attirants et séducteurs.
L'obscurité est mère de tous les rêves; Das Kinø en est la bande originale, qui nous étreint, nous éclaire et nous guide.
Raphaël Duprez
Das Kinø
Crédit et montage photo: Adeline Moreau d'après une idée originale de Mathieu Renoult
Traitement graphique photo: David Darricarrère